Category: Agile

High,Speed,Train,Allegro.,Russia,,Saint-petersburg,20,May,2018

Construire des trains SAFe efficaces : règles et astuces clés

A la suite de l’article « Approche Produit : les trois perspectives pour transformer votre SI », passons à la maille supérieure, celle des trains ! La bonne conception de vos trains est clé dans leur efficacité au quotidien. J’observe régulièrement que leur conception est souvent héritée de l’organisation précédente et ne tire pas pleinement parti de tout le potentiel lié à ses organisations. 

Je vous partage dans cet article nos règles et astuces pour construire les trains chez nos clients.

Commençons par rappeler ce qu’est un train dans un contexte SAFe (Scaled Agile Framework).

Définition d’un train

Un train est une organisation virtuelle qui planifie, s’engage, développe et déploie ensemble. En somme, c’est une équipe d’équipes. Le train permet d’aligner la vision, la planification et les interdépendances de nombreuses équipes via une synchronisation et une cadence commune. L’objectif est de fournir aux équipes le juste niveau de structure et de gouvernance pour faciliter le développement de fonctionnalités complexes qui requiert la collaboration d’équipes multiples.

Un exemple de train dans le contexte d’un retailer, est celui d’un train Commerce englobant des équipes eCommerce et vente magasin.

Les règles pour construire des trains SAFe

Règle générale : De la même manière que l’on cherche à disposer d’un maximum de cohérence au sein d’un produit et d’un maximum d’autonomie entre produits, on cherche un maximum de cohérence au sein d’un train et un minimum de dépendances entre trains.

Règle #1 : un train aligné avec votre chaine de valeur opérationnelle

Si vous devez construire plusieurs trains, assurez-vous que chaque train regroupe des équipes ou produits qui répondent à une étape ou plusieurs étapes contiguës de la chaine de valeur. Évitez par exemple d’embarquer dans un train des équipes ou produits qui seraient sur des étapes discontinues.

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Règle #2 : une juste taille de train

Le nombre de personnes dans un train doit être idéalement comprise entre 40 et 120 personnes. En dessous de 40 personnes, la gouvernance du train peut être une solution trop lourde pour aligner les équipes.

Au-delà de 120 personnes, un train est trop lourd à synchroniser : Pi Planning, ART Sync et Inspect & Adapt sont difficiles à gérer.

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Règle #3 : une cohérence de produits et d’équipes au sein du train

Les produits que vous embarquez dans un train doivent être cohérents. Ils doivent répondre au maximum aux même acteurs de la chaine de valeur ou contribuer à une création cohérente sur la chaine de valeur. Il peut y avoir des dépendances entre les produits du train, cela n’est pas gênant.

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Règle #4 : une indépendance entre trains

Par conception, les trains doivent être indépendants les uns des autres. Si ce n’est pas possible, les trains doivent être couplés de manière la plus lâche possible.

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Afin de repérer ces dépendances, dessinez une carte des dépendances structurelles entre les produits. Identifiez l’ensemble des produits qui sont suffisamment indépendants pour être embarqués à l’intérieur du même train. 

Les dépendances structurelles signifient que pour 80 % de chaque Feature que vous construisez, une équipe a besoin d’une autre équipe pour le construire.

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Les astuces pour construire des trains SAFe

Astuce#1 : Itérez dans la conception de vos trains

La conception de train comme celle des produits sous-jacents est une affaire d’équilibre et de compromis. Vous ne trouverez pas la meilleure solution du premier ! En conséquence, autorisez-vous à explorer plusieurs pistes et à expérimenter pour apprendre.

Astuce #2 : Testez votre organisation avec votre backlog

Validez les hypothèses de conception de vos trains en simulant l’écoulement de votre backlog d’Epics et de Features déjà connus. Cela vous permet à moindre frais d’en évaluer la pertinence.

Astuce #3 : expérimentez vos conceptions

Commencez par expérimenter sur un train afin d’apprendre avant d’étendre sur le reste de votre organisation. Pour cela donnez-vous quelques orientations sur les possibles trains suivant afin de ne pas hypothéquer la conception du premier.

Testez vos trains pendant quelques PI et procédez à des ajustements afin de les optimiser au fur et à mesure.

Conclusion

La conception de vos trains a une grande influence sur leur performance au quotidien. Une mauvaise conception entraine des dépendances structurelles et donc une synchronisation qui va vous faire perdre en efficacité. Trouvez un équilibre entre se lancer rapidement et sur concevoir à l’avance.

Si vous avez un doute sur votre démarche, contactez-nous. Nous disposons de tous les outils et de la démarche pour vous accompagner sereinement.

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Co-Responsabilité : Comment Renforcer sa Relation Métier / IT

Introduction : le défi de la relation Métier / IT

Vous êtes nombreux à rencontrer des difficultés dans la relation entre le métier et l’IT. Souvent, la DSI est perçue comme un simple exécutant plutôt qu’un partenaire créateur de valeur. Cet article vous propose une solution : l’instauration de la co-responsabilité dans des contextes agiles, produit ou agile à l’échelle.

Les Problèmes Courants

Du Point de Vue de l’IT

– Un manque d’implication du métier dans l’analyse et le suivi des exigences.

Du Point de Vue du Métier

– Une incompréhension de la valeur de l’IT, qui ne livre pas ce qui est demandé dans des délais raisonnables.

La Co-responsabilité Métier / IT : Un Nouveau Paradigme

Le Principe de Base

Notre approche repose sur la création de binômes co-responsables à tous les niveaux de l’organisation. Ces binômes sont composés d’un acteur métier et d’un acteur IT.

L’Acteur Métier

Il incarne le besoin, la valeur à créer et les changements à implémenter.

L’Acteur IT

Il identifie les impacts sur le système d’information, propose des alternatives et estime les coûts.

La Collaboration

Ensemble, ils trouvent le meilleur équilibre entre valeur et coût, renforçant ainsi leur collaboration et optimisant les ressources de l’organisation.

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La recherche d’équilibre de valeur et couts par la co-responsabilité

Le Changement de Posture : Une Nécessité

Côté IT

Il faut passer d’une posture réactive à une posture proactive, où vous conseillez, orientez et challengez le besoin.

Côté Métier

Il faut évoluer d’une posture de demandeur à une posture de collaborateur, où la valeur et les enjeux sont partagés.

Le Respect Mutuel

Dans les deux cas, le respect et la considération sont essentiels pour la réussite du binôme.

Une Structure de Co-responsabilité à Tous les Niveaux

Au Niveau Équipe

Le binôme est composé du Product Owner et de tous les membres de l’équipe.

Au Niveau Produit

Le binôme est formé du Product Manager et du System Architect.

Au Niveau Portefeuille

Le binôme inclut l’Epic Owner et l’Enterprise Architect.

Conclusion : Vers une Collaboration Fructueuse

En somme, la co-responsabilité permet une collaboration plus étroite et efficace entre le métier et l’IT. Elle favorise une meilleure utilisation des ressources et conduit à des décisions plus éclairées. Ce modèle, lorsqu’il est bien appliqué, peut transformer la dynamique de votre organisation.

N’attendez plus, faites le pas vers la co-responsabilité et récoltez les fruits d’une collaboration réussie.

Pour aller plus loin, consulter notre offre sur les modèles opérationnels et l’article  Approche Produit: les trois perspectives pour transformer votre SI.

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Approche Produit: les trois perspectives pour transformer votre SI

Une découpe selon trois perspectives

Les organisations traditionnelles fonctionnent souvent selon une logique de projet ou d’application. Adopter une approche orientée produit exige de trouver un équilibre subtil entre trois perspectives, chacune avec ses propres contraintes :

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  1. Perspective Business : Cette vue privilégie l’alignement des produits avec les besoins des clients, qu’ils soient internes ou externes, tout au long de la chaîne de valeur ou des processus métier.
    Par exemple, un produit de merchandising e-commerce pourrait servir une équipe d’e-merchandising en intégrant plusieurs applications (PIM, DAM, Intégration, Merchandising, Gestion de contenu).
    Chaine de valeur
  2. Perspective IT : Ici, l’accent est mis sur l’architecture du SI existant, sa modularité et sa capacité à évoluer. Les produits, dans cette perspective, s’alignent sur des groupes d’applications étroitement liées qui servent des étapes spécifiques de la chaîne de valeur.
    Chaine de valeur IT
  3. Perspective RH : La construction et la maintenance des produits nécessitent des compétences à la fois fonctionnelles et techniques. Une équipe produit doit disposer d’un périmètre clairement défini, avec un minimum de 5 développeurs et un maximum de 20, pour fonctionner efficacement.

L’approche produit, une question d’équilibre

La partition de votre SI en produits est un exercice d’équilibrage entre ces différentes perspectives. Cet équilibre peut être précaire au moment où vous démarrez pour de multiples raisons historiques. Vous pouvez lancer des initiatives pour l’améliorer au fil du temps. Par exemple, vous pouvez envisager des initiatives pour moderniser votre SI ou rationaliser les technologies. Ceci permet de mieux aligner le partitionnement sur vos chaînes de valeur. Vous pouvez également travailler sur l’homogénéité technologie de certains périmètres afin de faciliter la construction d’équipes pluridisciplinaires.

Les étapes de Construction de vos Produits

  1. Identifiez la chaîne de valeur que le périmètre SI doit supporter.
  2. Mappez les systèmes informatiques sur cette chaîne pour identifier leur couverture et leurs dépendances.
  3. Recensez les collaborateurs et leurs compétences associées à ces systèmes.
  4. Élaborez une première version d’une architecture SI orientée produit, puis validez et itérez jusqu’à consensus. Un produit sert une partie de la chaine de valeur. Il est constitué d’un ensemble d’applications et des personnes qui sont nécessaires à sa construction et son maintien. Vous pouvez jouer sur ces trois dimensions dans vos scénarios et évaluer leurs intérêts respectifs. 

Les acteurs Clés de la transition vers votre approche produit

Pour réussir cette transformation, vous aurez besoin :

  • D’acteurs métier : Des responsables métier pour identifier la chaîne de valeur et ses acteurs majeurs.
  • D’architectes d’entreprise : Les Architectes d’entreprise sont clés dans la définition de la chaine de valeur et l’identification des systèmes contributeurs sous-jacents. En sus, les architectes systèmes quant à eux apportent la vision des compétences techniques nécessaires pour construire et maintenir les systèmes.
  • Des représentants du cycle de développement à la production afin de valider la capacité à construire, tester et opérer les ensembles ainsi formés.
  • D’un Animateur : Une personne pour faciliter les ateliers et faire converger les différentes perspectives.

Les produits ainsi construits sont stables dans le temps car arrimés à un métier de l’organisation. Là où les technologies vont et viennent au gré des obsolescences, les produits s’adaptent au fur et à mesure à leur environnement technologique et métier. Ces produits sont de véritables assets de l’organisation.

Pour aller plus loin, voir notre offre sur l’architecture d’entreprise.

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Intégrez efficacement SAFe dans votre modèle opérationnel

L’article discute de l’importance de comprendre et d’intégrer l’agilité à grande échelle dans les organisations pour favoriser la digitalisation. Il souligne les trois processus clés de l’agilité à grande échelle – Lean Portfolio Management, Feature Management et Story Management, et comment ceux-ci s’interconnectent avec les processus régaliens de la DSI. L’article conclut en mettant l’accent sur la nécessité d’une expertise approfondie de l’IT et du numérique pour assurer une intégration efficace de l’agilité à grande échelle, tout en proposant plusieurs facteurs clés de succès pour faciliter cette transformation.

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OKR et Lean-Portfolio Management, le duo gagnant

OKR et Lean-Portfolio Management, le duo gagnant, découvrez comment les combiner

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SAFe 5.0 : une posture (enfin) assumée sur l’évolution globale de l’organisation  ?

Comme à son habitude, le framework d’agilité à l’échelle SAFe va proposer une nouvelle version majeure, la cinquième depuis ses débuts.  

Plusieurs évolutions sont au menu, d’importance plus ou moins grandes. Par exemple, un nouvel onglet  Overview  vient résumer les « compétences » sur la page principale, l’étage  portfolio  se complète,  l’orientation client  prend une place centrale dans le framework, la notion  d’agilité business fait son apparition, … 

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SAFe 5 preview

Mais est-ce tout ? Pas tout à fait… 

Car là où SAFe 5.0 apporte une grande nouveauté, c’est sur sa posture vis-à-vis de la structure des entreprises. En effet, nous avions jusqu’alors un modèle orienté delivery qui ne présumait pas spécialement de la façon dont l’entreprise était organisée.  

SAFe 5.0 semble (enfin) prendre position, notamment à travers deux introductions majeures : 

  • Un 10ème  principe « Organize Around Value », qui explique ni plus ni moins comment une entreprise grandissante perd son agilité en se structurant, et propose le framework comme un « Second Operating System » pour un regain d’agilité. 
  • Deux nouvelles « compétences » (qui portent le total à 7),  Organizational Agility  et  Continuous Learning Culture, qui mettent l’emphase sur l’agilité au-delà du delivery, comme le faisait déjà la compétence  Lean Portfolio Management.  

On aurait d’ailleurs presque envie de voir cette dualité  agilité du delivery  versus  agilité structurelle  dans l’Overview, toutes deux supportées par le lean agile mindset au service d’une entreprise « orientée client ». 

Si cette tendance se confirme dans la version finale de SAFe 5.0, cela sera une grosse évolution… et sans doute un gros argument de moins pour nombre de ses détracteurs  ! 

Ces éléments nouveaux contribuent à porter l’agilité à l’échelle de l’entreprise en proposant une ébauche pour embarquer les fonctions support (RH, légal, finance, marketing) tout en intégrant la culture d’entreprise comme un facteur clé de succès pendant et après la transformation !

Nous continuerons à vous donner plus détail sur le blog au fur et à mesure que les informations arriverons. 

SAFe 5.0:  https://scaledagileframework.com/# 

Pour aller plus loin :
Nos offres de conseil en entreprise agile.

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Comment décliner votre stratégie plus rapidement par une gestion de portefeuille lean-agile

La gestion de portefeuille lean-agile a pour rôle de décliner la stratégie de l’entreprise en initiatives opérationnelles. C’est en quelque sorte une membrane d’échange entre l’écosystème de l’entreprise et son environnement. Elle permet l’implémentation de la stratégie et sa validation ou sa révision suite à sa mise en œuvre.

1. Dans quel but adopter une gestion de portefeuille lean-agile ?

L’essor des nouvelles technologies et l’accélération de la concurrence raccourcissent la durée de vie de s nouvelles opportunités. Cette volatilité accrue du marché vient percuter le mode d’analyse des opportunités des portefeuilles classiques, ainsi que leur capacité à aligner rapidement toute l’organisation à une nouvelle stratégie. Vous devez réduire le temps nécessaire pour lancer de nouvelles initiatives et évitez de perdre en coût d’opportunité.

De plus, la mise en place de modèles de delivery agiles à l’échelle s’accélère. Ceci vient apporter de la flexibilité à l’organisation, avec des équipes qui repriorisent régulièrement leurs taches. La gestion de portefeuille doit gagner en flexibilité pour maximiser votre production de valeur. Ceci se fait en revoyant régulièrement les initiatives prioritaires ainsi que l’effort à allouer à leur implémentation.

2. Quels en sont les mécanismes clés ?

Premièrement, le processus de gestion de portefeuille doit pouvoir gérer plusieurs types d’activité. A minima, il doit traiter distinctement l’analyse des nouvelles opportunités et le pilotage des initiatives engagées.
En amont, le processus doit capter en continu chaque nouvelle opportunité sous forme d’initiatives. Leur affinage se fait progressivement pour ne conserver que celles avec le plus haut retour sur investissement. En aval, le pilotage de l’engagement doit se traduire par une repriorisation régulière des initiatives et une réévaluation de l’effort consenti. De plus, synchroniser ces revues avec un modèle de delivery agile facilite l’alignement de toute l’organisation sur une évolution stratégique.

Deuxièmement, vous devez placer le backlog des initiatives validées au centre du processus. Les hypothèses de résultats business ou technique sont challengées régulièrement, ce vous permet une repriorisation régulière et vous garantit que votre organisation travaille toujours sur ce qui a le plus de valeur pour vos commanditaires.
On constate que ces initiatives, stratégiques, sont très différentes des projets classiques. Celles-ci nécessitent un découpage permettant d’apporter de la valeur le plus vite possible.

Troisièmement, des critères de filtrages doivent supporter ce processus. Ils doivent porter sur l’alignement avec la stratégie d’entreprise (thèmes stratégiques) et sur la disponibilité de financement. A plus haut niveau, c’est un modèle économique de priorisation qui structure l’ordonnancement des initiatives.

En complément, une organisation Produits de l’entreprise facilite le fonctionnement d’un portefeuille lean-agile, grâce  au financement capacitaire. Celui-ci rapproche la priorisation économique de la capacité opérationnelle. Cette organisation facilite aussi l’autonomie des équipes sur les chaînes de valeurs considérées.

3. Pourquoi l’adopter dès maintenant ?

Le temps passé avec une gestion de portefeuille classique représente un manque à gagner potentiel pour l’entreprise. Ce cout d’opportunité perdu joue en la faveur d’une gestion de portefeuille lean agile. D’autant qu’il n’y a pas de raisons techniques à attendre une mise en place d’un modèle agile complet pour finalement “étendre au portefeuille”.
De plus, la gestion de portefeuille regroupe plusieurs parties prenantes clés dans une organisation. Enfin, placer le sujet de sa transformation à l’ordre du jour, c’est vous assurer d’embarquer ces parties prenantes. Elles sauront devenir des agents du changement pour l’ensemble des étapes de transformation qui suivront.

Pour aller plus loin :
Nos offres de conseil en entreprise agile.

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Comment tailler votre transformation agile sur mesure ?

« La culture mange la stratégie au petit-déjeuner ! » Cette phrase très célèbre de Peter Drucker, écrivain spécialisé dans le management, illustre à merveille une constante de toutes les transformations : elles échouent inévitablement si l’on ne tient pas compte de la culture de l’organisation. Découvrez comment adapter votre transformation agile à votre contexte.

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Faire de l’agile ou être agile ?

De très nombreuses organisations en France et dans le monde adoptent l’agilité à différentes échelles de l’entreprise. Sont-elles néanmoins devenues pour autant plus agiles, plus performantes, plus fiables ou plus résilientes ?

1/ Faire ou Être agile, quelle importance ?

« Faire » de l’agile, est relativement simple, il suffit de choisir une méthode ou un framework du marché, d’identifier les personnes amenées à jouer les rôles nécessaires et de lancer les premières cérémonies agiles.

Par exemple avec Scrum, vous identifiez vos Product Owner, Scrum Master et Team Member puis lancez vos cérémonies de Sprint Planning, Daily Scrum Meetings, Backlog Refinements, Sprint Review et Sprint Retrospective et vous voilà à « faire » de l’agile.

Pour autant, les comportements de vos collaborateurs ont-ils fondamentalement changé ? Avez-vous amélioré la performance de votre organisation ? Avez-vous amélioré la collaboration, la synchronisation et l’alignement ? L’information est-elle transparente et partagée par tous ?

Vous allez constater dans le meilleur des cas une amélioration de la performance de vos équipes, mais allez passer à côté du gain réel proposé par l’agile qui repose plus sur un changement de dynamique interpersonnelle que sur de la méthode.

En effet, pour améliorer la performance de votre organisation, il ne vous suffit pas de « Faire » de l’agile. Il faut réellement que tous vos acteurs impliqués comprennent l’intention derrière chaque rôle, chaque cérémonie, chaque interaction et ajustent leurs comportements à la fois individuels et d’équipe vers cette intention. C’est à cette condition que vous basculez de « Faire » de l’agile à « Être » agile et que vous ancrez durablement ce changement dans l’esprit collectif.

2/ L’essence de l’agilité, un profond changement culturel et comportemental

« Être » agile est essentiellement un changement de comportement individuel et collectif et un changement de culture. Changer de culture ne se fait qu’en ancrant de nouvelles habitudes et s’avère donc bien plus long que de « Faire » de l’agile.

L’agilité repose sur des marqueurs culturels forts : l’esprit d’équipe, la collaboration, le développement humain, le partage du sens, la transparence, l’alignement, l’orientation client ou encore la conscience de la valeur apportée. Cette culture requiert d’améliorer la collaboration, la synchronisation et la pédagogie auprès de vos collaborateurs impliqués et de leur environnement direct.

Pour vos équipes, cela passe aussi par une réelle prise d’autonomie et de responsabilité sur leur travail. Tout le monde n’appréciera d’ailleurs pas forcément cette responsabilité proposée. Pour vos managers un lâcher prise et une dimension humaine plus forte.

Au-delà de ses changements culturels et comportementaux, pour être agile, vous devez comprendre le sens du produit que vous cherchez à construire et l’intention derrière chaque cérémonie des pratiques agiles que vous employez ?.

Par exemple, le Daily Scrum Meeting, qui ne dure que 15min et dont les 3 questions rituelles sont très simples, est certes une vraie opportunité de découvrir et traiter les blocages potentiels de l’équipe, mais c’est aussi un vrai acte d’engagement quotidien de l’équipe sur ses travaux de la journée. Ce n’est certainement pas une cérémonie de reporting ni de contrôle de l’avancement de l’équipe, qui est pourtant le travers que l’on constate régulièrement.

Autre exemple, le Sprint Planning est aussi une cérémonie d’engagement collectif de l’équipe sur un backlog sur la base d’une vision et de priorités exposées par le Product Owner. Ce n’est pas une distribution de tâches à des individus, une obligation à faire l’intégralité du backlog ou l’engagement de faire un exploit individuel pour réaliser une Story ou une autre.

Les travers sur toutes les cérémonies sont nombreux et souvent issus de la culture initiale de l’organisation qui peut être plus portée sur le contrôle ou l’exploit individuel par exemple.

Peter Drucker, auteur renommé sur le management, nous dit que “La culture mange la stratégie au petit déjeuner”. Vous pouvez effectivement mettre en place toutes les cérémonies agiles que vous voulez, tant que les comportements de vos collaborateurs n’ont pas changé pour que vos équipes se concentrent sur la finalité et pas uniquement la forme, vous n’aurez que l’apparence d’agilité et n’obtiendrez au final pas grand-chose de bien différents de vos modes de travail existants.

3/ Quels bénéfices pour votre organisation et vos collaborateurs

« Être » agile va largement améliorer la motivation intrinsèque de tous, qui vont trouver un sens dans leurs actions, une responsabilité ou encore une autonomie qu’ils n’avaient pas forcément. Cette motivation est pour beaucoup le moteur de l’efficacité, de l’engagement et de la qualité.

Pour l’organisation c’est un processus plus fiable délivrant plus rapidement des produits de meilleure qualité que vous allez obtenir et donc des clients ou usagers plus satisfaits au final.

Attention néanmoins à un point, pour tirer pleinement le bénéfice de l’agile, il faut que toute votre entreprise se transforme : le marketing sur son approche produit, les RH sur le recrutement et la mesure de la performance, les achats et le juridique sur les modalités de sourcing et de contractualisation et toute les chaines hiérarchiques existantes.

4/ Où en êtes-vous de votre transformation agile ?

« Faire » ou « Être » agile, comment savoir où vous en êtes ?

Pour changer votre culture et les comportements de vos collaborateurs, vous devez commencer par prendre conscience de votre situation initiale et intégrer cette dimension humaine comme dorsale de votre transformation agile

Concernant la culture, vous pouvez par exemple vous demander : Quels sont les marqueurs culturels forts de votre organisation ? Comment ces marqueurs culturels se marient-ils avec ceux de l’agilité ? Sont-ils compatibles ? Que va-t-il émerger de cette nouvelle culture mélangeant la culture historique de votre organisation et cette culture agile ? Votre culture actuelle est-elle un frein ou un vecteur d’accélération à l’adoption de l’agilité ? Votre culture est-elle homogène dans toute l’entreprise ou bien locale à chaque équipe ?

Exemple 1 :  une organisation dans laquelle la peur d’échouer est très présente ne sera pas à l’aise avec le principe “test and learn” sous-jacent à l’agilité.

Exemple 2 : une organisation hautement hiérarchisée et centralisée aura de vraies difficultés avec la délégation et la responsabilité à accorder aux équipes.

Exemple 3 : une organisation qui érige l’excellence individuelle comme principe de reconnaissance aura du mal à reconnaître l’équipe dans sa globalité comme entité performante. On constate souvent dans ce cas des injonctions contradictoires qui déboussolent les équipiers entre la reconnaissance individuelle issue des modèles d’évaluation annuels et l’attente de collaboration au sein des équipes.

Concernant les comportements, vous pouvez vous demander : Quels sont les comportements dominants de mes collaborateurs ? Comment les évaluer ? Comment votre culture influence-t-elle le comportement de vos collaborateurs ? Ces comportements sont-ils un frein ou une opportunité pour adopter l’agilité ? Comment serait-il souhaitable que ces comportements évoluent ? Comment agir sur ces comportements ?

Pour appréhender cette situation initiale, nous disposons d’une démarche et d’outils d’analyse vous en offrant une lecture simple. Sans cette prise de conscience, il n’est pas possible de changer fondamentalement et d’ajuster votre transformation à votre contexte spécifique. Chaque organisation est en effet unique et sa transformation doit être complètement calée sur ce qu’elle est au départ et souhaite devenir. Sur la base de cette compréhension initiale, nous vous proposons un accompagnement mêlant la fois du coaching professionnel et du mentoring de vos personnes clés ou un coaching collectif d’équipe.

Pour en savoir plus vous pouvez consulter nos offres de conseil et de coaching :

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